ACCELEROMETRES |
Nous avons déjà abordé le
problème à 2 reprises :
Avec l'étude de l'accéléromètre gyroscopique
Avec la présentation de la
notion de force spécifique.
Rappelons et nous le
confirmerons à nouveau qu'un accéléromètre ne mesurera que la force spécifique,
différence entre l'accélération absolue et le champ de gravitation.
I ACCELEROMETRE AVEC MASSE EN TRANSLATION:
Vous considérerez cette étude
comme un exercice de mécanique classique. Voici le schéma d'implantation de
l'appareil.
L'appareil( boîtier) est
monté directement sur la structure du véhicule dont on veut mesurer
l'accélération, montage dit STRAPDOWN. ou sur la PLATEFORME STABILISEE d'une centrale inertielle
Il fonctionne suivant le
principe classique de la masse M, guidée en translation sismique.
Un ressort de raideur K
crée un rappel élastique
Un DASH POT de constante f
amortit les oscillations
Un détecteur D mesure X et délivre
une tension V=DX, qui est amplifiée avec un gain G.
Le courant i = GDX commande
un servo-moteur générant une force F qui agit sur la masse M, de telle manière
que le système travaille autour de zéro, c'est à dire X = 0 à chaque instant,
pour un asservissement parfait.
On note O la position de
repos de la masse et M sa position courante.
L'accélération absolue du point O |
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La rotation du véhicule par rapport à un référentiel absolu, Nulle si le montage se fait sur plate-forme. |
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La réaction des guides normale à l'axe X |
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La composante sur X de la force spécifique |
2°) THEORIE :
Le lecteur confirmera la
plupart des calculs si nécessaires.
La projection de l'équation
résultant de la loi fondamentale fournit :
Naturellement c'est
l'équation classique d'un système vibrant asservi. On peut aussi écrire cette
équation d'une manière différente :
Si
la rotation parasite ne varie pas trop vite, l'équation est celle d'une
vibration amortie, avec un ressort équivalent de raideur Keq.
Donc si l'on admet un asservissement
parfait où X = O en permanence, ce qui
signifie une détection et une rétroaction très rapide , on constate que :
NB : Il faut cependant noter que plus la
rotation parasite est grande, plus le ressort équivalent est "mou",
ce qui nuit au contrôle. De plus pour des rotations grandes, le rappel peut
devenir un anti rappel déstabilisant. Dans l'expression de Keq, la présence des
termes parasites provenant des forces d'inertie générées par la rotation,
incite à placer l'accéléromètre sur une plate-forme stabilisée où ce terme
disparaît.
On voit donc, dans ce cas
là, que la force spécifique est mesurée suivant l'axe X, à une constante près
par la force F. par :
3°) CONCLUSION :
Nous confirmons à nouveau
le principe de relativité d'Einstein-Galilée et montrons que la force
spécifique est mesurable. Cette mesure s'opère en pratique au niveau de
l'intensité i proportionnelle à la force F. La connaissance de la force
spécifique est donc réalisée en continu ce qui permet un traitement numérique
par un calculateur.
L'axe X s'appelle l'axe
sensible.
Un boîtier qui renferme 3
dispositifs identiques disposés suivant les 3 axes du référentiel galiléen,
mesurera donc la force spécifique vectorielle, qui pourra ensuite être traitée
dans une centrale inertielle pour fournir position et vitesse.
L'accéléromètre est un
composant de base de tout navigateur inertiel.
II AUTRES PRINCIPES
CLASSIQUES:
Sans entrer dans les
détails techniques, citons simplement les principes, ce qui permettra au
lecteut curieux de se renseigner.
Une accélération suivant
l'axe sensible, va comprimer un des cristaux et dilater l'autre, ce qui modifie
leurs propriétés électriques et mécanique ( fréquence, résistivité etc..), ces
modifications sont exploitées pour mesurer la force spécifique de manière
différentielle.
2°) Accéléromètre à cordes vibrantes
Le principe est le même
qu'en 1°): Une accélération suivant l'axe sensible modifie la tension de chaque
corde, l'une augmentant, l'autre diminuant de la même quantité. Il en résulte
une variation des fréquences de chaque corde, mesurées par des capteurs de
fréquence.
On montre que la différence
des tensions, proportionnelle à la force spécifique suivant l'axe sensible est
aussi proportionnelle à la différence des fréquences.
Un pendule constitué d'une
bobine inductive se déplace sous l'effet de la force spécifique, une bobine de
détection et un moteur couple d'asservissement permettent la mesure de cette
force spécifique suivant l'axe sensible du pendule.
III LE DERNIER CRI (
Mesure accélérométrique par interférométrie atomique):
Le lecteur connaît
classiquement l'interférométrie à base d'ondes lumineuses. Les ondes qui ont
alors la vitesse de la lumière ne restent que très peu de temps dans le système
interférométrique et sont donc peu sensibles aux petits mouvements de ce
dernier.
La mécanique quantique a
prévu que des interférences pourraient apparaître avec des ondes associées aux
particules ( atomes, électrons ...) encore faut-il que les longueurs d'onde
associées soient assez grandes ( pb de localisation en position et vitesse, où
les deux ne peuvent être bien connues ensemble, d'après le principe
d'incertitude ). Donc pour avoir une localisation large, permettant une
interférence, il faut assez bien connaître les vitesses. Solution, ralentir les
atomes en les refroidissant par laser, jusqu'à quelques millionièmes de Kelvin,
ce qui restreint l'agitation thermique.
Les ondes atomiques sont
beaucoup plus lentes que les ondes lumineuses et passent beaucoup plus de temps
dans le dispositif interférométrique, ce qui les rend très sensibles aux
mouvements infimes de ce dispositif. Tout mouvement ( rotation ou
accélération ) crée un déphasage sur 2 ondes voyageant en sens contraire, dans
le dispositif permettant la mise en évidence de franges d'interférence, ce qui
permet de remonter au mouvement.
Le lecteur complétera ces
idées issues d'un profane. Tout ceci pour dire qu'actuellement ces techniques
permettent des mesures de grande précision, à l'aide de gyromètres
utilisant l'interférométrie atomique :
Accélérations |
~ 2 10-8 m/s² |
Rotation |
~ 5 à 6 10-10 rd/s |
Ces accéléromètres et
gyromètres vont donc révolutionner les équipements des avions et des satellites
au niveau des centrales inertielles et permettre également des avancées
considérables en :
Gravimétrie --> géologie, recherche pétrolière, rotation de la Terre |
Rotation --> contrôle des satellites, analyse des perturbations |
Contrôle de microgravité dans l'espace |
Vérification du principe d'équivalence d'Einstein |
Etude d'effets relativistes |
Guiziou Robert décembre 2000, revu octobre 2007, puis
février 2013